jeudi 8 mars 2007

L’amitié, d’ici et d’ailleurs

Une de mes plus anciennes amies, C., se marie fin septembre cette année.

Il y a trois semaines, C. et son fiancé sont allés voir W., le chéri de mon amie G., en concert dans un quartier sympa de Paris.

Il y a deux semaines, un dimanche matin, C. et son fiancé sont allés chez W. avec G. pour un brunch.

Deux jours plus tôt, ma troisième amie de Paris, A., avait dîné avec G. lors de son passage à Paris (elle habite maintenant à Genève).

Et moi... et moi, eh bien, je suis en Angleterre, et je ne suis que rarement de la partie. Ce sont mes amies, c’est moi qui les ai fait se rencontrer, et c’est elles qui se voient, sans moi.

Cela faisait bien longtemps que ces sentiments ne m’avaient pas assaillie – et heureusement. Mais ils sont vite repartis. Quelques larmes dans les bras de mon mari chéri, et l’impression de louper tout ce qui se passe sur Paris en mon absence a disparu.

J’ai fait mon choix. Il y a 11 ans, il y a bientôt 4 ans, il y a bientôt 8 mois, j’ai fait mon choix, à plusieurs reprises : l’Angleterre est mon pays maintenant, et je ne peux pas être partout à la fois. J’ai déjà bien de la chance de pouvoir retourner en France si souvent, alors ne nous plaignons pas. De plus, quelques jours plus tard, j’allais enfin revoir mon amie d’université B. De quoi me réchauffer le cœur pendant plusieurs jours, avant et après.

Heureusement, j’ai de très très bonnes copines ici. Des collègues, françaises et anglaises, qui sont devenues de vraies amies, en peu de temps. Il n’est pas facile de se faire des amies si tard dans la vie. Ce qui me lie à C., à G., à A. et à ma plus vieille amie (20 ans qu’on se connaît, cette année !), V. (au Canada depuis 8 ans), ce sont les souvenirs de notre enfance et de notre adolescence, nos blagues, nos questions, nos soucis, nos espoirs. C’est irremplaçable. Ce qui me lie à mes nouvelles amies d’ici, c’est le fait d’être françaises en Angleterre, c’est l’expatriation, c’est la culture anglaise, c’est la culture française, c’est nos oublis de la langue maternelle, c’est les mots que l’on crée, en franglais, quand on ne trouve ni le mot français ni le mot anglais. Ce patchwork de cultures, de mots et de souvenirs récents, ce présent à peine passé, voilà ce qui fait de nous des amies. Et le lien est presque aussi fort que celui que je partage avec mes amies d’avant 1995.

Vive l’amitié, sous toutes ses formes !

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