mardi 20 novembre 2007

Famille

Un jour au mois d’août (le lundi 13, pour être précise), un peu plus d’un an après notre mariage, j’ai respiré un grand coup et me suis enfin décidée à affronter le Consulat Général de France a Londres pour mettre à jour tous mes papiers : transcription de notre mariage, inscription au registre des Français à l’étranger, passeport et enfin carte d’identité. Dans cet ordre-là, comme préconisé par une des nombreuses personnes que j’avais eues au téléphone auparavant, la seule qui semblât savoir quelque chose sur le sujet (surtout sur l’ordre dans lequel il fallait faire les choses, et donc prendre les rendez-vous). Le temps était magnifique – le soleil brillait et il faisait doux (rappelez-vous, nous n’avons pour ainsi dire pas eu d’été, ni en France ni en Angleterre, donc un beau jour au mois d’août 2007, ça se remarquait). Ces températures estivales m’avaient requinquée et avaient adouci ‘la pilule’ du calvaire presque inévitable qu’allait être le Consulat.

Et bien sûr, ce fut vérifié : un trajet pour rien, £18 pour rien, deux rendez-vous pour rien (je dis ‘pour rien’ parce que les deux rendez-vous où j’ai pu faire quelque chose, j’aurais pu faire tout cela par courrier). Car avant de pouvoir changer mon nom de jeune fille sur mon passeport et ma carte d’identité, il faut bien sûr avoir le papier de la mairie du lieu de naissance qui mentionne mon nouveau statut de femme mariée et mon nouveau nom de famille, et bien sûr ce nouveau certificat de naissance ne serait fait que d’ici quelques semaines (après la transcription officielle de notre mariage). Donc bien entendu, un nouveau trajet allait être nécessaire.

Mais finalement, ce ne fut pas trop douloureux. Surtout parce que je m’y attendais : il est bien connu que toute démarche administrative française, qu’elle soit faite en France ou à l’étranger, se solde tout d’abord par un échec... Mais aussi, ce ne fut pas trop douloureux car j’ai été impressionnée par le service toutefois agréable et efficace des agents consulaires : sympathiques, bien habillés (j’ai même considéré mon attente au consulat comme une place gratuite à un défilé de mode), plus ou moins à l’heure, souriants, aimables, patients. Peut-être qu’à force de vivre à Londres, ils se sont anglicisés et ont pris exemple sur les Anglais, très forts en matière de politesse ? Et puis bien sûr, il faisait beau, et finalement ce fut une aventure loin de mon travail freelance, qui commençait sérieusement à m’ennuyer, donc même si j’étais impatiente de le terminer, je sentais qu’il fallait que je m’en échappe, au moins pour une journée, afin de le retrouver avec un peu de plaisir et de le finir dans la joie et la bonne humeur.

Et puis quelque trois semaines plus tard, un beau matin, j’ai reçu mon livret de famille. Tout d’un coup, ça m’a frappée en pleine tête : on est vraiment une famille, on a créé notre propre famille. Eh bien ça m’a fait tout bizarre...

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