jeudi 12 août 2010

Miracle

Je suis enfin arrivée au stade où je n’en puis plus, il faut que j’écrive.

Je suis enfin arrivée au stade où j’ai le temps d’écrire.

Je suis enfin arrivée au stade où je peux me permettre de prendre le temps d’écrire.

Je suis enfin arrivée au stade où je n’osais même pas imaginer arriver un jour: j’ai un peu de ma liberté d’“avant”. (Comprendre: “d’avant ma fille”.)

C’est comme un petit miracle.

Non, c’est comme un grand miracle.

Etonnant. Pacifiant. Tranquillisant. Epoustouflant.

Je revis.

vendredi 25 juillet 2008

C'est beau, la vie!

Quand est-ce qu'on sent son bébé bouger pour la première fois?

Voilà LA question que se posent toutes les futures mamans.

Moi je m'attendais plutôt à ce que ce soit 'un jour tu ne sens rien, le lendemain tu sens un coup de pied et tu t'extasies'. On m'avait bien parlé des sensations de papillonnements du début, mais je pensais qu'après cela, ça passait directement aux gros coups de pied.

Eh bien non! Alors c'est comme pour tout, ça depend des personnes. Moi j’ai senti vraiment tôt, finalement, je me rends compte. Mais pas tous les jours, loin de là. D’abord comme des petites bulles vers la 15ème semaine (mais genre deux ou trois fois seulement sur plusieurs jours, puis plus rien pendant deux-trois semaines), puis vers la 17-18ème semaine ces drôles de petits spasmes que tu te demandes si c'est ton utérus (ou même plutôt tes abdominaux) qui se contracte(nt) tout seul(s).

Après, ça se précise (tu te rends compte que ce n’est pas ton utérus/tes abdos), ça devient un peu plus fort, et après ça c’est tous les jours, et après tu sais exactement quand ça va arriver: quand tu manges (surtout du sucré), quand tu t’allonges (surtout le soir!) et parfois quand tu es assise, en fin de matinée et dans l’après-midi. Ca te fait sourire à chaque fois que tu le sens.

Et puis vers la 23ème semaine (cette semaine!), tu ne souris plus à chaque fois, car ça fait maintenant (déjà !) partie de toi, de ta vie de tous les jours. Mais quand tu y penses ou quand ça fait la 40ème fois que tu le sens, tu te dis ‘C'est quand même génial! Y’a vraiment quelqu'un en moi!’

Et quand ça arrive la nuit et que ça te reveille, parfois dans la douleur, là tu ne souris plus du tout et t’as envie que ça s’arrête, juste un petit peu...

Mais quand tu n’as rien senti depuis 3-4 heures, tu commences à t’inquiéter, mais juste un tout petit peu, et puis pouf, ‘ça’ te fait sentir que ‘ça’ existe toujours, et là tu souris à nouveau!

C'est trop beau, la vie!!!

lundi 16 juin 2008

Vraiment anglaise

Depuis un peu plus d’un mois, me voilà vraiment anglaise. Mon mari a décidé de se faire livrer son lait, pour soutenir notre communauté. C’est une bonne idée, même si ça coûte un peu plus cher que de l’acheter chez Tesco une fois par semaine. Ainsi, trois fois par semaine, nous n’avons qu’à ouvrir la porte d’entrée pour avoir du lait frais local. La veille, je sors la ou les bouteilles vides, destinées à être reprises par le « milkman » de chez Dairy Crest le lendemain matin afin qu’elles puissent être réutilisées (après avoir été lavées et stérilisées, j’espère !) Ceci me rappelle mon été au pair, il y a 13 ans... La famille se faisait aussi ainsi livrer le jus d’orange – mais il était fait à partir de concentré, donc je ne l’ai jamais vraiment apprécié. 13 ans déjà, et me voilà bientôt maman. Que s’est-il passé depuis ?! Oh, beaucoup, et un jour, peut-être, écrirai-je mes mémoires sur ces temps révolus...

Quantités industrielles

De dentifrice. Oui, de dentifrice. A cause d’un goût de métal dans la bouche. Dès la sixième semaine. Trois tubes en autant de semaines. Heureusement, ce symptôme-là semble avoir presque disparu, tout comme les nausées et la fatigue (ceci depuis la 11ème semaine). Maintenant à 18 semaines (aujourd’hui !), j’en consomme moins, mais tout de même plus qu’avant. Nous qui pensions que nous allions économiser de l’argent vu le peu de nourriture que j’enfourne... eh bien c’est un peu loupé ! Le dentifrice coûte cher !!!

lundi 3 mars 2008

La campagne anglaise

La campagne anglaise est délicieuse, aujourd’hui. Il y a toujours autant de vent que les cinq derniers jours, mais il fait bon se balader à pied en ville et à vélo dans les petits chemins de la campagne de l’Oxfordshire (même si cela demande un peu plus d’effort !).

Jeudi, je vais à Monaco/
Beausoleil/Nice chez mon amie B, jusqu’à mardi de la semaine prochaine. Quatre jours complets au soleil (espérons-le du moins), à me balader et tâcher de me remettre de façon un peu plus convaincante de cette hypothyroïdie qui me chagrine depuis octobre, l’air de la mer aidant... Malheureusement, ceci veut dire que je louperai mon cours de yoga lundi prochain. Mais rien n’est perdu – je le rattraperai le mercredi d’après, dans un autre cours que donne la prof. Aussi ce midi suis-je partie en reconnaissance dans le petit village d’à côté. C’est notre village idéal. Si un jour nous avons assez d’argent, nous déménagerons là-bas, à 3 kilomètres d’ici, dans la vraie campagne. Imaginez des centaines de très jolies maisons anciennes de brique rouge et grise, beaucoup d’époque victorienne mais un certain nombre bien plus vieilles que ça, et des rues où s’enfilent des cottages typiques anglais les uns après les autres, le tout dans un silence quasi-total, féerique, sans pollution, qu’elle soit olfactive ou auditive, et à quelques mètres seulement de prés à perte de vue. Voilà l’Angleterre comme je l’aime. Mercredi prochain, mon cours sera dans un petit hall tout près des champs. De quoi se remplir les poumons à cœur-joie des bonnes choses de la nature !

mardi 27 novembre 2007

Automne

Pour la première fois de ma vie, j’apprécie le mois de novembre. C’est le moment de l’année où il n’y a pas grand-chose à faire : trop tôt pour commencer les courses de Noël, et trop pluvieux pour s’occuper de la jungle qu’est devenu le jardin, au risque de s’engluer dans la boue vaseuse du marécage aux hautes mauvaises herbes qu’est maintenant le potager, parsemé de vieilles citrouilles ratatinées et des grandes feuilles flétries des concombres.

C’est une période un peu morte, et aujourd’hui, je me rends compte de sa valeur. Il faut en profiter car elle ne dure pas. Se reposer, être heureux de ne pas avoir à s’occuper de quoi que ce soit dans le jardin et de très peu dans la maison. Bientôt, la saison de Noël va commencer, il y aura les cadeaux à envelopper, les cartes à envoyer, les menus à préparer (au moins dans sa petite tête), les dindes et les bûches à commander... En attendant, profitons des balades comme celle que je viens de faire – ilèpasbeau le soleil d'automne sur la Tamise?!

mardi 20 novembre 2007

Marché

Il y a eu comme un déclic chez moi récemment. Enfin pas vraiment un déclic. C’est plus comme un déclenchement très lent, une bombe à retardement mais qui s’amorce tout doucement avant de vraiment exploser.

Je crois qu’elle a explosé pendant mon voyage aux États-Unis. Tous ces Américains qui mangent quatre tonnes chaque jour, ça m’a 1) dégoûtée, 2) fait très peur. Peut-être même peur au point de créer des angoisses psychosomatiques et de me faire avoir des douleurs dans les muscles, les articulations, l’abdomen et de me faire avoir des troubles de l’équilibre, du sommeil et de la digestion. Peut-être, dis-je bien. En attendant les résultats de ma prise de sang pour voir ce qui ne va pas (si possible), je ne mange ni blé (voire gluten) ni laitages, et ça a l’air d’aller déjà bien mieux. Est-ce lié au fait que je dors bien à nouveau, car je suis de retour dans mon super lit super confortable et qu’il n’y a pas de bruits qui me réveillent sans cesse tout au long de la nuit, ou bien à mes nouvelles habitudes alimentaires ? Je n’en sais rien. Bien sûr, c’est toujours difficile de savoir, dans ces cas-là. En plus, j’ai commencé à prendre (sur les conseils de mon père) un peu de Motilium et de l’Actapulgite, donc forcément, ça fausse la donne. Comme dit mon cher petit mari, ce n’est pas une expérience contrôlée... (il est physicien).

Toujours est-il que voilà, mon séjour aux États-Unis m’a fait remettre les pendules à l’heure, dans ma tête et dans mon corps. En Californie, ils sont bien plus portés sur la santé et la bonne bouffe que partout ailleurs aux US, mais tout de même, ils sont bien loin d’être au même niveau que la France, l’Italie, la Grèce ou l’Espagne. Ils sont plutôt comme les Anglais, je dirais – conscients des problèmes liés à la surnutrition et à la malnutrition, mais au niveau familial, il n’y a pas suite : on continue à ne pas cuisiner, à manger des frites et des chips (surtout des chips), à se faire des plats tout prêts pleins de sucre, sel et additifs en tous genres, et bien sûr à ne pas faire d’exercice.

C’est en lisant Animal, Vegetable, Miracle, de Barbara Kingsolver (si vous ne connaissez pas cet auteur américaine, lisez The Poisonwood Bible, un vrai chef-d’œuvre), que je me suis vraiment rendu compte de l’urgence qu’il y a à soutenir les petits marchés, les petits marchands et tous les bons produits locaux, souvent biologiques (et, si c’est un truc du genre pain ou gâteau ou ‘pie’, faits maison) qu’ils vendent, dans leurs fermes ou aux marchés (qu’ils appellent ici ‘farmers’ markets’). Il y a urgence pour plein de raisons :

1) C’est bon et bien meilleur que ce qui est produit à la chaîne/en gros, même si c’est plus cher.
2) C’est bon pour la santé, car il n’y a pas d’additifs et tous ces poisons.
3) Les fermiers, même s’ils utilisent des engrais chimiques et des insecticides, en utilisent beaucoup moins que les grands producteurs. Mais surtout, la plupart du temps, ils aiment leur planète et leurs clients et donc n’en utilisent pas du tout. Cela veut dire qu’ils n’empoisonnent pas nos terres ni nos animaux ni nous, et en plus ils enrichissent les terrains. Du coup, au lieu de nous obliger à faire face à une pénurie de bons et riches terrains d’ici quelques dizaines d’années (comme le feront très certainement les gros producteurs qui utilisent la terre comme si elle était riche comme Crésus et pour toujours et sans qu’on s’en occupe), et bien ils aident nos terres à survivre et, encore mieux, s’enrichir, s’embellir et s’épanouir, et donc nous donner des fruits, légumes et animaux encore meilleurs.
4) C’est bon pour la santé de la nation mais aussi, donc, pour les portefeuilles de tout un chacun : qui dit moins d’obésité dit moins de maladies cardio-vasculaires et dit donc moins de sous à donner pour la santé publique.

Il y a sans doute encore plein d’avantages, mais mon blog n’est pas là pour vous les citer et en parler ad nauseam. Moi je veux juste vous dire que DONC, avant-hier, ayant réalisé que le prochain ‘farmers’ market’ de notre jolie petite ville serait ce matin (puisqu’en effet, nous serions bien le troisième mardi du mois), j’ai décidé fermement de m’y rendre et, si possible, d’y dépenser quelques sous, afin de contribuer à la survie de ces gens qui ont choisi la voie de la ferme et de la campagne pour gagner leur pain – un choix difficile et qui mérite donc qu’on le célèbre.

En bientôt quatre ans que nous habitons ici, je n’y suis allée que deux fois, à ce marché. Souvent, je ne suis justement pas là ou pas disponible ce fameux troisième mardi du mois, ou bien je n’ai vraiment pas le temps, ou bien ça m’embête d’y aller, ou encore je n’ai pas envie de dépenser tant d’argent pour si peu. Mais maintenant que je me rends compte combien ils sont importants, tous ces petits fermiers, eh bien je veux faire un effort. Après tout, même si je ne dépense que quelques livres, ça peut les aider, et nous ça ne nous fait pas un trou énorme dans notre budget.
Mon Dieu, maintenant que j’ai goûté à quatre produits, achetés tout frais ce matin donc, je me dis que j’ai été bien bête toutes ces années ! Le jus de pomme est à tomber par terre – sirupeux, presque du nectar de poire !; les poires sont juteuses et sucrées et leur texture est parfaite ; le pâté de foie de volaille est goûteux, riche et fond sous la langue ; et enfin les olives sont marinées à souhait et il y en a pour tous les goûts. Tout cela, au bout du compte, ne m’a coûté que £11, alors il n’y a vraiment pas de quoi se priver ! De plus, quand on mange d’aussi bonnes choses, le plaisir dure jusqu’au lendemain, et finalement on a moins faim, donc on économise !

Mais le mieux de cette petite matinée à moi toute seule, c’était de me retrouver dans une atmosphère que j’aime – celle de l’activité des marchés, où les gens sont enjoués, vous parlent avec passion de leurs fruits, légumes et produits, de leurs fermes, de comment ils fabriquent leurs produits maison, de comment ils cultivent leurs fruits et légumes, de comment marche leur ferme, et puis bien sûr, du temps qu’il fait ! Le moment fort, c’est quand je suis arrivée sur la place du marché (littéralement – Market Place !) et ai vu tous ces gens s’agiter autour des présentoirs, goûter les miettes ou les petits verres à disposition avant de se décider à acheter ou non, et puis ce fut d’entendre une femme parler français. La femme au stand des olives et du pâté, justement. Son mari est anglais et parle pas mal français. Ils ont vécu pendant plusieurs années près de Calais dans un petit village, et depuis quelque temps ils habitent près d’Aylesbury, dans un petit village aussi.

Le prochain marché fermier, c’est le 18 décembre. Ce sera l’anniversaire de ma maman, et aussi le jour où je vois le chirurgien orthopédiste pour mon genou. Mais j’irai volontiers au marché à nouveau. J’y reprendrai des olives et du pâté, mais certainement aussi une ‘pie’ ou deux, peut-être au poulet et poireaux, peut-être au bœuf et Guiness, qui sait...

Edit: J'ai une thyroïdite d'Hashimoto... (ma TSH s'est emballée et a atteint 36!!! Une TSH à 1.5-4 est normale. Au-dessus, PAS normale!)

Famille

Un jour au mois d’août (le lundi 13, pour être précise), un peu plus d’un an après notre mariage, j’ai respiré un grand coup et me suis enfin décidée à affronter le Consulat Général de France a Londres pour mettre à jour tous mes papiers : transcription de notre mariage, inscription au registre des Français à l’étranger, passeport et enfin carte d’identité. Dans cet ordre-là, comme préconisé par une des nombreuses personnes que j’avais eues au téléphone auparavant, la seule qui semblât savoir quelque chose sur le sujet (surtout sur l’ordre dans lequel il fallait faire les choses, et donc prendre les rendez-vous). Le temps était magnifique – le soleil brillait et il faisait doux (rappelez-vous, nous n’avons pour ainsi dire pas eu d’été, ni en France ni en Angleterre, donc un beau jour au mois d’août 2007, ça se remarquait). Ces températures estivales m’avaient requinquée et avaient adouci ‘la pilule’ du calvaire presque inévitable qu’allait être le Consulat.

Et bien sûr, ce fut vérifié : un trajet pour rien, £18 pour rien, deux rendez-vous pour rien (je dis ‘pour rien’ parce que les deux rendez-vous où j’ai pu faire quelque chose, j’aurais pu faire tout cela par courrier). Car avant de pouvoir changer mon nom de jeune fille sur mon passeport et ma carte d’identité, il faut bien sûr avoir le papier de la mairie du lieu de naissance qui mentionne mon nouveau statut de femme mariée et mon nouveau nom de famille, et bien sûr ce nouveau certificat de naissance ne serait fait que d’ici quelques semaines (après la transcription officielle de notre mariage). Donc bien entendu, un nouveau trajet allait être nécessaire.

Mais finalement, ce ne fut pas trop douloureux. Surtout parce que je m’y attendais : il est bien connu que toute démarche administrative française, qu’elle soit faite en France ou à l’étranger, se solde tout d’abord par un échec... Mais aussi, ce ne fut pas trop douloureux car j’ai été impressionnée par le service toutefois agréable et efficace des agents consulaires : sympathiques, bien habillés (j’ai même considéré mon attente au consulat comme une place gratuite à un défilé de mode), plus ou moins à l’heure, souriants, aimables, patients. Peut-être qu’à force de vivre à Londres, ils se sont anglicisés et ont pris exemple sur les Anglais, très forts en matière de politesse ? Et puis bien sûr, il faisait beau, et finalement ce fut une aventure loin de mon travail freelance, qui commençait sérieusement à m’ennuyer, donc même si j’étais impatiente de le terminer, je sentais qu’il fallait que je m’en échappe, au moins pour une journée, afin de le retrouver avec un peu de plaisir et de le finir dans la joie et la bonne humeur.

Et puis quelque trois semaines plus tard, un beau matin, j’ai reçu mon livret de famille. Tout d’un coup, ça m’a frappée en pleine tête : on est vraiment une famille, on a créé notre propre famille. Eh bien ça m’a fait tout bizarre...

mercredi 7 novembre 2007

Ménage

Eh ben, j’en ai fait du ménage ! Quel bien ça m’a fait, ce séjour loin de tout et où, finalement, on n’a rien eu à faire côté... ménage justement (le vrai, l’ennuyeux, le rabat-joie), parce qu’on était à l’hôtel (suite avec kitchenette et grande salle de bains) et non pas en situation d’échange de maison ! Grâce au chef du collègue américain de mon mari. Le pied !

Du temps pour écrire – mais seulement mon carnet de voyages et mon journal intime (voui voui, y’a une distinction !), malheureusement pas pour mes romans ou nouvelles ou articles ; enfin si, le temps je l’avais pour ça aussi, mais j’avais d’autres chats à fouetter, d’autres trucs à ranger dans ma petite tête.

Du temps pour lire – énormément !

Du temps pour réfléchir (encore plus, car il le fallait bien).

J’y suis encore, aux US, mais plus pour longtemps. Alors j’en profite un max, pour continuer à faire toutes ces choses, même au détriment de quelques voyages de plus dans la baie de San Francisco et autour. Car les vacances, les vraies, c’est bien plus important qu’encore une visite au musée. Surtout que quand je rentre, ça va être branle-bas le combat et plein de boulot. Alors il faut que je sois bien reposée et bien relax.

mardi 2 octobre 2007

L’amour

La saison des mariages est maintenant terminée pour nous (nous revenons tout juste du troisième du mois de septembre !) Tous ces mariages m’ont fait penser à, repenser à et réfléchir sur le nôtre, il y a maintenant plus d’un an.

Une grande amie de mes années à l’université où j’ai fini mes études (ici, en Angleterre), aussi une de nos témoins, nous a offert un joli livre (un de ces livres où nous sommes le héros) pour notre premier anniversaire de mariage. Cela m’a replongée dans les souvenirs du jour de notre mariage et de notre voyage de noces. Ce fut fort agréable, et bien sûr très drôle.

Mais cela m’a fait aussi réfléchir sur l’amour et ce que c’est que de connaître quelqu’un. (Mon amie a dû poser pas mal de questions à mon mari pour remplir le questionnaire à renvoyer à l’auteur du livre.)

Récemment (voir billet précédent, mais aussi justement au mariage samedi 29), je me suis pris quelques gifles dans la figure, métaphoriquement parlant, et cela aussi m’a fait réfléchir. Ma conclusion est que je dois faire plus attention quand je fais des remarques aux autres. Ca fait rire la galerie, ça me fait rire aussi, bien entendu, et la plupart du temps, ma ‘victime’ rit de bon cœur aussi, mais je me rends compte que je dois blesser souvent quand même. Alors que mon père passe sa vie à infliger cela à son entourage et que je sais qu’il faut être bien solide pour ne pas être affecté, comme ils disent ici ‘I should know better’.

On m’a beaucoup blessée récemment, et 1) je sais que par moments je suis plus sensible qu’à d’autres (en ce moment !) donc je le prends mal, mais 2) ce n’est vraiment pas toujours agréable que la galerie rie à vos dépens.

Alors voilà ma leçon du jour, de la semaine, du mois, sans doute de l’année, même.

Ensuite, donc, cela m’a amenée à réfléchir sur comment nous connaissons les autres, en particulier ceux que l’on aime, et je me suis trouvée à réaliser combien maintenant mon mari me connaissait par cœur (ou presque !) et combien je le connaissais par cœur aussi. Je ne voulais pas qu’il connaisse mes défauts, je voulais les lui cacher pour toujours. Je ne voulais pas révéler mes faiblesses, encore moins mes vilains défauts – mon égoïsme sporadique, mes angoisses face au futur, mes idées de perfection qui me bouffent la vie, quotidienne mais aussi la vie en général.

Mais voilà, l’amour est un tout. C’est comme si on ne pouvait pas avoir le meilleur de l’autre sans aussi en avoir le pire...

Les défauts de mon mari ne me dérangent pas plus que ça, mais moi j’ai l’impression d’avoir les pires défauts du monde et que donc ça le dérange fortement et qu’à force, c’est sûr, il me quittera si je ne change pas.

Cependant, ce matin, j’ai réalisé que finalement, mes défauts ne sont pas si terribles que cela, qu’il y en a des pires, et, même, que somme toute, ces défauts font presque partie de mes qualités. Je m’explique. Par exemple, si je n’étais pas perfectionniste, tatillon, précise, je ne serais pas la bonne éditrice que je suis, j’oublierais toujours les anniversaires de mes amis et de ma famille (j’en ai oublié deux cette année – rien ne va plus !), je ne serais pas ponctuelle, ma maison serait un vrai foutoir, etc.

Mais comme toujours, dans la vie, il faut savoir se limiter. Dans ses excès comme dans ses défauts. Tout est une question de degré.

Aussi ces claques dans la figure m’ont fait du bien, je pense. Non, j’en suis certaine. Et au bout de la troisième, je savais qu’il fallait que je me regarde en face et fasse le point. Chose faite.

Je peux maintenant partir sereine aux États-Unis et, ou en profiter pour continuer à réfléchir, ou bien en profiter tout court.

mardi 25 septembre 2007

Rien ne se passe comme je veux

Rien ne se passe comme je veux, me suis-je dit à vélo tout à l’heure. La réponse me vint aussitôt, aussi limpide que le ciel azur au-dessus de ma tête :

C’est parce que je ne fais pas ce que JE veux.

En effet, ces derniers mois, TOUT n’est que pour les autres. De l’argent et des cadeaux de mariage pour les mariages des autres, de l’essence et du temps pour les mariages des autres, des photos à éditer et à mettre sur CD pour les mariages des autres (c’est un plaisir, mais c’est encore quelque chose à faire pour les autres), des journées entières passées à préparer la maison et des listes longues comme le bras pour les Américains, des heures et des heures passées à corriger le texte des autres et payée une misère pour cela (mais c’est en partie de ma faute – je ne pensais pas que ce livre me prendrait autant de temps à corriger...), des mois et des mois passés à taper les mémoires de ma grand-mère (je l’ai fait aussi pour moi, mais c’est encore quelque chose à faire pour les autres) (de toute façon, tout ce que je cite, j’en retire un certain plaisir, je le fais aussi pour moi, c’est sûr, mais c’est juste que tout cela en même temps, eh bien ma petite personne en souffre), préparer, chaque jour, de bons petits plats pour mon mari, des heures à taper des emails pour réconforter des amies, des cadeaux d’anniversaire à trouver et à envoyer, des cartes à écrire, etc. etc. etc.

ET MOI ??

RIEN.

Ah si, c’est vrai. Cinq minutes de lecture à la fin de la journée, allongée sur la canapé, exténuée, à 21h30, parfois plus tard.

Des obligations tous azimuts tous les jours, sans relâche, même le week-end, voici ce qu’a été 2007 jusqu’ici, à part 15 jours de vacances en France en mai. Oui, il y a déjà 5 mois... C’est bien loin...

Aussi, aujourd’hui, vais-je me faire plaisir. Oui, je vais quand même éditer quelques photos d’un des mariages, mais je vais aussi lire et me reposer sur le canapé – et cette fois-ci, bien avant 21h30. Et je vais écrire (ah, je suis en train de le faire, c’est bien !).

Car voilà : je n’écris plus. Et ça me manque. Quand je n’écris pas, j’ai l’impression de me perdre, jour après jour. De ne plus exister. Car bien souvent, je considère l’écriture comme l’essence de mon ‘moi’. Peut-être ne serai-je jamais publiée, mais je sais que j’écrirai toujours, que ce soit mon blog, mes nouvelles, mes romans ou mes articles de voyage. L’écriture est ma vie. Et quand j’oublie cela, ou quand je me dis d’arrêter de penser que c’est ma vie parce que « de toute façon je ne serai jamais publiée alors à quoi bon », eh bien ma vie s’arrête.

lundi 23 juillet 2007

Le parfum de la France

Pardonnez mon silence – nous avons eu des problèmes de wifi pendant huit jours. Mais nous revoici connectés au monde « en ligne » !

Pour fêter le 14 juillet (Bastille Day, comme ils l’appellent ici), un marché normand est venu embaumer Market Place de la ville où nous habitons. £25 plus tard, et nous voilà avec cinq variétés de fromages, un croissant, un pain au chocolat, un chausson aux framboises, six madeleines et quatre sortes d’olives dans des barquettes en plastique. Mon mari a même osé pratiquer son français ! Le fromager l’a promptement repris : « Puis-je goûter » !

Pour fêter le 14 juillet, hier soir ils passaient Belle de Jour au petit cinéma du Corn Exchange (et ce soir La Tourneuse de pages). La beauté de Catherine Deneuve m’a subjuguée pendant une heure et demie. Le comique de la façon dont ils jouaient à l’époque nous a amusées (je regardais le film avec mes deux élèves de français), et le kitsch mais aussi l’élégance des décors nous a fascinées.

Pour fêter le 14 juillet, ce soir nous avons invité à dîner un couple franco-anglais, C. et C., et je fais un repas bien français, qui inclut les cinq fromages achetés ce matin et un gâteau rhubarbe-amandes avec rhubarbe du jardin.

Le mercredi 25 juillet, j’irai peut-être voir Tell No One au Corn Exchange, dont j’ai découvert hier soir que c’était un film français. J’ai le livre (en anglais) et vais me dépêcher de le lire, pour pouvoir voir le film.

Que se passe-t-il ? Pourquoi la ville où nous habitons devient-elle tout d’un coup si francophile, pour ne pas dire cosmopolite ?

J’en suis tout heureuse en tout cas. Vive la France !